Un débat quand l’élection n’est pas à débattre

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Legault passe à l’attaque pour conserver son poste / Est-ce que ce sera une marche de la CAQ?

Le débat a eu lieu jeudi soir alors que la campagne électorale entre dans sa phase finale et que les chefs tentent de consolider les circonscriptions faibles du Québec. Cette fois, François Legault a définitivement donné l’impression de vouloir garder son poste.

Dans une présentation en rappel de leur premier débat du 15 septembre sur TVA, les cinq chefs de file de l’élection générale du 3 octobre ont repris la parole jeudi soir, cette fois à Radio-Canada.

La différence entre les deux débats était frappante. Alors que les politiciens du premier débat ont été critiqués parce que, parfois, tout le monde parlait en même temps, le format du débat de Radio-Canada a rendu l’exercice plus facile pour les oreilles.

Mais le débat a-t-il fait une différence? Actuellement François Legault

et son parti la Coalition Avenir Québec est tellement en avance dans les sondages que peu d’observateurs voient comment il pourrait perdre le 3 octobre. Mais Legault a été peu inspirant lors du premier débat. 

Et la campagne de M. Legault ne se déroule pas comme prévu, en raison de blessures qu’il s’est lui-même infligées. Il s’est senti obligé de s’excuser – deux fois – depuis le début de la campagne, pour des commentaires sur l’immigration et le racisme envers les autochtones. 

L’autre grand défi de M. Legault est qu’avec ses multiples adversaires, il doit faire face à des attaques de toutes parts. En raison du grand nombre de partis en lice cette fois-ci, de nombreuses courses locales sont en suspens, ce qui rend le résultat final imprévisible. Mais c’est son élection à perdre, il est encore très populaire comme premier ministre.

Dominique Anglade, la chef libérale est si loin derrière dans les sondages que certains observateurs pensent qu’elle pourrait perdre sa place de chef de l’opposition et que le parti serait réduit à un croupion. Dans le débat de jeudi soir, Mme Anglade ne cessait pas de se faire éclipser par les autres leaders comme elle l’a été lors du premier débat. Elle avait de la difficulté à faire des points saillants. 

Elle a eu deux ans en tant que chef pour essayer d’établir un lien avec les électeurs francophones et a échoué jusqu’à présent, alors même que les sondages montrent que le soutien faiblit chez les francophones et les anglophones.

Mme Anglade doit montrer qu’elle n’est pas seulement la chef d’un parti de l’Ouest-de-l’Île composé d’anglophones et d’allophones, tout en luttant pour conserver le soutien de ces électeurs, qui pourraient être attirés par le nouveau Bloc Montréal et le Parti canadien du Québec.  

Gabriel Nadeau-Dubois est le plus jeune sur la scène à 32 ans, le co-porte-parole de Québec solidaire a offert une solide performance lors du premier et deuxième débat.

Le comportement facile de Nadeau-Dubois et ses réponses rapides lui ont valu des points, et un sondage suggère que les téléspectateurs l’ont couronné vainqueur.

Le débat de jeudi soir était sa chance de consolider cette bonne volonté et de prouver aux Québécois qu’il devrait être le chef de l’opposition officielle, et non Anglade.

Attendez-vous à ce que les adversaires de Nadeau-Dubois le martèlent sur son projet d’augmenter les impôts et de dépenser plus d’un demi-milliard de dollars pour préparer la souveraineté dans un premier mandat de QS.

Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti québécois, qui n’a jamais exercé de fonctions électives, arrive en dernière position lorsque les sondeurs demandent aux Québécois pour qui ils voteront, mais il est le deuxième choix préféré. 

Lorsqu’on lui demande qui a le plus dépassé les attentes lors du dernier débat, St-Pierre Plamondon arrive en tête, selon un sondage Léger. Et le parti dispose d’un trésor de guerre considérable, le deuxième après celui de la CAQ. 

Mais il doit faire face à un défi car pour la plupart des Québécois, la souveraineté est en veilleuse. Les partisans de l’indépendance sont divisés entre le PQ et trois autres partis dont les chefs soutiennent actuellement ou ont déjà soutenu la souveraineté (Québec solidaire, la CAQ et les conservateurs).

Finalement, Éric Duhaime, communicateur habile, le chef conservateur a marqué des points lors du dernier débat, notamment avec ses attaques contre Legault.

Comme St-Pierre Plamondon, Duhaime, un ancien radiodiffuseur et agent politique, ne détient pas de siège à l’Assemblée nationale et les débats ont été la première occasion pour les Québécois de le voir en face des autres chefs. Les débats ont donné un coup de pouce au parti, selon un sondage.

La revanche sera l’occasion pour lui de renforcer son message, à savoir qu’il ferait le meilleur chef de l’opposition, et d’inciter ses partisans enthousiastes à aller voter, en particulier dans les régions où il a un certain élan – la ville de Québec et la Beauce.

Les électeurs québécois ont beaucoup de choses à considérer lorsqu’ils voteront le 3 octobre. Il est très clair que M. Legault remportera probablement la victoire, mais ce que nous surveillerons, c’est la façon dont les autres partis se répartissent et qui forme l’opposition officielle.

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